Luxemblog

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Lieu : Paris, 75, France

30.9.06

Changement de plan

Ce fut une réflexion délicate, aux délibérations tortueuses. Et complètement imprévue d'ailleurs. J'étais parti surmotivé pour une année supplémentaire. J'ai donné ma lettre de démission il y a trois jours. Madame Monsieur tout le blabla. C'est bon Pierre, vous êtes rayé de nos fichiers. Gloups.

Plusieurs raisons. Déception profonde. On m'avait prévenu, pourtant. Mais rien n'y fait, je n'accroche pas du tout en philo et je commençais à beaucoup trop sécher. Au surplus le programme de spécialité était franchement rébarbatif. Pendant un mois, j'ai aussi remarqué que je n'avais pas du tout eu le temps d'apprendre ne serait-ce qu'un petit mot d'allemand -ceci étant falcutatif- et je désespérais de progresser pendant l'année. Et encore, je n'avais pas commencé à bosser l'histoire, qui constitue un sacré gros pavé: la France de 1870 à nos 1990 et le monde de 1918 à aujourd'hui.

Et puis. Cuber pour cuber, c'est une attitude assez bête non?

J'ai fait une demande de double-équivalence à Paris IV Allemand & Philo. Les cours commencent lundi, je n'ai donc rien perdu. J'approfondirai les deux matières, et pourraient me concentrer sur les oeuvres qui depuis l'hypo m'attirent énormément et que je n'ai pas eu le temps d'ouvrir. Lire Nietzsche, Schopenhauer, Foucault, Deleuze. Thomas Mann, Hesse, Goethe, le grand Goethe. Und so weiter.

Une conversation notable, il y a quatre jours. Je repasse à Fénelon pour me faire rembourser mes tickets de cantine. Et je croise Marine qui était dans la classe. Alors Pierre tu nous lâches.
Tu ne termines pas ce que tu entreprends. Tu t'es levé à midi ce matin. (Un peu sarcastique cette demoiselle quand même). Et nous marchons. Le temps est superbe, elle veut voir Notre-Dame. Ce qui est interessant, c'est qu'on patauge un peu dans la même boue. Elle cube en lettres classiques. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle veut faire après cette année. Le concours elle s'en fout un peu, à la fois parce qu'elle y croit pas trop, sûrement parce qu'elle ne veut pas être prof aussi. Elle reste parce qu'elle est passionnée, et qu'elle veut finir ce qu'elle a entrepris, ce cycle inconscient des trois années dont je parlais une autre fois. Alors elle comprend pas que je parte, puisqu'on à peu près pareils. Je lui dit que je trouve mieux d'achever ce fameux cycle à la fac. Cette dernière année sera la touche de soleil dans ce tourbillon incertain. Et sûrement qu'on se réorientera après. On a pas l'air de bien se comprendre en fait. Personne n'ébranle l'autre, bien que son discours me séduise un poil.

J'ai regardé le programme en ligne. C'est plus alléchant que ce qu'on faisait à Fénelon. Même si les oeuvres de philo à Paris IV restent hyper-"classiques" contrairement à Paris XII par exemple.

Beaucoup d'horizons s'ouvrent avec la perspective de la fac. Je pense que ça fait un peu grandir, aussi. J'en glisserai quelques mots, après quelques semaines de cours.

17.9.06

Je n'arrive pas à écrire de titre. Ca commence bien.

Si j'avais pu, je l'aurais appelé tout bêtement Embûche. Embûche parce que le blog ne s'est pas du tout lancé comme je le voulais.

On s'est rendu compte que l'écriture à deux ça ne marchait pas vraiment. Et ça m'a un peu coupé dans mon élan. J'ai plus trop le courage de battre tout seul des ailes pendant un an encore. J'étais parti de tellement haut -ça sera un blog unique!- que je me sens tout empétré dans un goudron d'écriture monologique.

Le deuxième problème, le voici: je n'ai pas d'ordinateur accessible qui me permette d'écrire. La dernière fois c'était dans un cyber-café, aujourd'hui chez une Comtesse très particulière. Bref, l'accès le plus simple aurait été depuis le lycée. Ils sont assez chouettes les macs de fénelon. Mais écrire dans un CDI, ça ne me réjouissait guère.

Pour ces deux raisons, je suspends l'écriture du blog. Hélas. Durant l'année peut-être que. C'est imprévisible. L'écriture a ses raisons que la raison n'a pas. Ohoho. Du présent de vérité générale maintenant.

D'ailleurs. Avant de clore cet oeuf. La rentrée. C'est dingue d'être un cube. J'ai comme l'impression d'être un redoublant magique, à moitié blasé, à moitié surmotivé. 87.87.86.87. Quelques exceptions notables, le cru 86 est dissonant. Amusant.
Je raconte mon parcours. Michelet hypo. Lakanal khâgne moderne. Fénelon classique. Les gens sourient. On a pas l'habitude de voir ça.
Les matières changent en profondeur. Si l'esprit embrasse davantage la culture dans son ensemble, tout est beaucoup moins approfondi. On survole, on fait des escales, Singapour, Socrate, Le Moyen-Âge on redécolle. Car au concours d'Ulm, ça rigole pas. Faut tout savoir.
Ce matin, version latine. Premier devoir de quatre heures. J'ai senti ma douleur. Tu te casseras les dents m'avait prévenu mon professeur de latin, en juin dernier. Je vais rendre souvent visite à mon dentiste cette année.
La première dissertation de lettre sera sur le roman en général. C'est rudement chouette. On peut lire ce qu'on veut, s'approprier nous mêmes des connaissances, des oeuvres qui nous attirent. Ca ça géant!

C'est pas convaincant comme fin d'article. Je raconte je raconte alors que je tentais de clore tout cela!

5.9.06

Hyblokhâgne est en cendres. Je revois sans cesse ce même billet, tout décrépit. Après deux mois d'interruption, tout renaît. Rien n'a changé? tout a changé. Bienvenue sur Luxemblog. A peine quelques kilomètres plus loin.




Pierre habite désormais dans Paris. Par chance, il a trouvé une chambre assez tardivement chez des proches. Clamart désertée, Notre-Dame des Champs toute meublée. 75006, quelle surprise! La khâgne continue et son rôle reste proéminent. L'expérience s'annonce tout aussi novatrice. Il en parlera souvent, avec enthousisasme, quoiqu'une certaine aversion pointe elle aussi son nez. Mais d'autres choses virevoltent tout autour maintenant. Le blog ne sera plus exclusivement cantonné à la khâgne. Il faut passer à autre chose.

Elle, en revanche, est installée depuis un an à deux minutes de chez Pierre, rue Joseph Bara. A Lakanal en hypokhâgne, elle fait sa deuxième année spécialisée en histoire-géo à Michelet. Tiens tiens, Michelet. Evidemment, ils se sont croisés et n'ont pas manqué, dans ce grand relais, de se passer le témoin. Tu verras Lakanal. Tu verras Michelet c'est. Etc.

Tous deux ont désormais ceci en commun: le Luxembourg. Le jardin du Luxembourg et les petits lucos tout autour comme on les appelle par ici. Le jardin et tout l'Incroyable qu'il y a tout autour. Le sixième et ses bars. Paris et ses toits. Paris le soir. Le quartier latin à l'histoire trébuchante. Ils voudraient partager ceci, articuler aussi leurs textes autour de ce lieu mythique, surplombé -c'est cette impression- par ce grand espace vert, dans lequel ils aiment déambuler.

Ils ont aussi quelque chose d'inappréciable. Ils ne possède le pas mais le vivent plus ou moins, comme on le trouve raconté de temps à autres: une indépendance toute fraîche, pas très bien maîtrisée, sur laquelle aussi ils aimeraient faire glisser quelques mots. Pour eux, pour d'autres.




Un duo-blog donc. Pourquoi pas. Après quelques discussions, quelques grandes lignes tracées, quelques réticences au demeurant, l'expérience est attrayante. De cette entreprise pourront surgir des sentiments surprenants. Des impressions, des captations d'atmosphère. Et qui sait, des joies profondes?

Les textes seront publiés sans grande concertation. Ils seront écrits selon l'humeur, selon le besoin. Certainement un poil moins fréquents que sur Hyblokhâgne.
Nous aimerions déceler par surprise des échos lointains dans nos textes, créés consciemment ou non-, des échos complémentaires et réciproques. Ce qu'une écriture uni-logique n'aurait pas offert.

Cette entreprise n'a nulle ambition intellectuelle. Pouah! La nouveauté ne fait nul obstacle à la simplicité. Et surtout, une interaction avec les blogués se révèlera certainement fructueuse. N'hésitez pas! Ca, ça ne change pas.